On ne naît pas TALENTUEUX, on le DEVIENT.

D’où vient le talent ? Dans quelles conditions peut-il se développer ? S’agit-il d’une aptitude innée qui, en contact avec l’environnement idéal, finit par s’éclore et se manifester d’une manière inattendue ?

Afin de trouver une réponse à ces questions, Daniel Coyle est parti à l’étude de plusieurs « foyers de talent » dans les monde, des lieux d’apprentissage capables de produire tellement de talents à l’échelle mondiale, qui défient toute statistique.

Dans le domaine sportif, il s’agit d’écoles de football au Brésil, de tennis féminin en Russie, de golf féminin en Corée du Sud. Mais il s’agit aussi d’écoles de violon ou de chant pop, d’écriture, et d’autres domaines qui reflètent l’incroyable richesse du talent humain.

Intéressés à en savoir davantage sur le code du talent, et sur comment vous aussi vous pouvez l’appliquer?

Dans son livre « Le talent code », Daniel Coyle présente le talent, ainsi que le processus pour l’acquérir, sous un angle scientifique. En support à sa thèse, il amène pour preuve des nombreux foyers de talent disséminés partout dans le monde, qui enseignent tout type de discipline, du sport à la musique, de l’écriture à l’art. Ce livre a été pour moi une véritable découverte !

Le talent, l’excellence dans un domaine donné, est liée à une substance gélatineuse qui se trouve à l’intérieur de notre cerveau : la myéline.

Jusqu’à très récemment, le rôle et l’importance de cette substance étaient inconnus. Les experts du cerveau se concentraient sur les neurones (les cellules du cerveau), et les synapses (les connexions électriques entre deux neurones).

Toutes les compétences humaines, qu’il s’agisse de la maîtrise d’un sport, de la pratique d’un instrument de musique, mais aussi de l’écriture de romans, peuvent se réduire sur un plan biologique à un ensemble très complexes de circuits neuronaux, de neurones connectés entre eux par des synapses.

Grâce à la découverte de la neuroplasticité, nous savons désormais que le fonctionnement du cerveau n’est pas figé depuis la naissance ni qu’il connaît un déclin inexorable une fois atteinte l’âge adulte. Notre cerveau continue à produire des neurones, et des synapses, tout au long de notre vie. Plus un circuit neuronal est utilisé, plus il se renforce.

C’est justement ici que intervient la myéline : elle agit comme un isolant sur un circuit électrique. En gainant les fibres qui composent un circuit neuronal, elle le rend beaucoup plus puissant, rapide et précis.

Toutes nos actions (et même nos pensées) sont le résultat de pulsions électriques transmises au long des fibres nerveuses. L’activation des muscles nécessaires pour l’exécution de gestes mêmes simples utilise des centaines de milliers de fibres et de synapses. Si ce circuit est lent et peu précis, le mouvement le sera aussi. Si au contraire le circuit est rapide et synchrone, le mouvement sera de bien meilleure qualité.

La myéline se dépose autour de fibres neuronales par couches successives, et agit comme un isolant. Plus nombreuses sont les couches de myéline autour d’un circuit, meilleure sera sa qualité. La vitesse des signaux cérébraux passe de 3km/h d’un circuit peu ou pas utilisé, à 300km/h grâce à la myéline, et le délai minimal pour ne pas confondre 2 signaux successifs (ce qui correspond à la précision) se réduit de 30 fois. Entre vitesse et précision, les capacités de traitement d’un signal cérébral en présence de la myéline sont multipliées par 3000.

Mais pour que cet isolant soit produit et correctement appliqué, il a besoin d’une pratique régulière et particulière. C’est ce que l’auteur appelle : la pratique approfondie. Et il a aussi besoin de temps.

Des études scientifiques ont montré qu’il faut compter environs 10 000 heures de pratique pour devenir experts d’un domaine donné. Mais qu’est-ce qui fait qu’au bout de 10 000 heures quelqu’un devient une star de rang mondial, et d’autres restent d’excellents amateurs ?

Pour beaucoup la réponse pourraient être : c’est une question de gènes, d’attitude innée. Mais pour l’auteur la réponse n’est pas si simple.

La qualité et les caractéristiques de la pratique pendant ces 10000 heures ont un rôle essentiel pour le développement de la myéline, et donc de la qualité du circuit neuronal entraîné. La concentration, l’attention portée à corriger des erreurs, l’avancement laborieux à un rythme très lent sont des composantes caractéristiques d’une pratique approfondie. Et ils font toute la différence dans les résultats obtenus.

Ce sont les expériences qui nous obligent à ralentir, à commettre des erreurs et à les corriger qui finissent par nous faire progresser, sans que l’on se rende compte !

Tout d’abord, ce qui permet de progresser est bien de la pratique (et non pas de la théorie). Quelques minutes d’expérience directe sont beaucoup plus utiles que des centaines d’observations. Ensuite, il y a la notion d’effort : quand les choses nous viennent facilement, nous ne produisons pas de myéline. C’est en rencontrant et en surmontant des difficultés que les performances de notre cerveau s’améliorent.

Cette notion d’efforts et d’erreurs va à l’encontre de la vision classique sur le talent, l’idée selon laquelle il s’agit d’une qualité innée : si nous l’avons, les choses devraient nous réussir avec facilité. C’est tout le contraire !

C’est en faisant des erreurs et des efforts que nous développons la myéline, ce qui permet d’améliorer nos performances. Ce qui à l’apparence peut paraître une capacité innée, sans effort, est en réalité le résultats d’un nombre incroyable d’heures passé à pratiquer et à se perfectionner.

Pour être approfondie, une pratique doit suivre 3 règles :

La première règle est morceler :

Décomposer la compétence à acquérir dans ses composantes de base est une approche universelle à toutes les disciplines. Cela commence par beaucoup observer et écouter la compétence désirée, jusqu’à s’imaginer soi-même en train de l’exécuter. Les êtres humains ont une énorme capacité à reproduire un comportement ou une action en imitant les autres, même de manière inconsciente. Il faut ensuite diviser cette compétence dans les segments le plus petits possible. On commence par apprendre chaque segment séparément, jusqu’à le maîtriser à la perfection, avant de le relier aux autres et reconstituer ainsi progressivement l’ensemble. La progression la plus efficace dans chaque segment doit se faire très très lentement, à une allure d’escargot. L’important, ce n’est pas à quelle vitesse vous pouvez y arriver, mais à quelle lenteur vous pouvez y arriver correctement. A ce moment il faut se concentrer sur les erreurs d’exécution : pourquoi elles arrivent ? comment faire pour les corriger définitivement ? Ralentir au maximum, puis accélérer, permet de se familiariser avec l’architecture interne de chaque segment. L’apprentissage se fait ainsi en profondeur.

La deuxième règle est répéter :

Rien n’est plus efficace dans l’acquisition d’une compétence que l’exécution de l’action. La répéter, encore et encore, de manière attentive étant focalisé sur la détection et la correction des erreurs, permet de perfectionner le circuit neuronal sous-jacent. Pour que la répétition soit vraiment efficace, il ne suffit pas de passer beaucoup de temps à pratiquer. Il faut continuer à pratiquer toujours à la limite de nos capacités. Un bon moyen pour savoir si c’est le cas est le niveau d’effort requis par la pratique. Si la pratique nous paraît facile, naturelle, c’est que nous sommes trop dans notre zone de confort, et notre apprentissage est limité. Si au contraire elle nous demande beaucoup de concentration et d’effort, nous sommes sur la bonne voie. Pratiquer de cette manière demande beaucoup d’énergie : il y a une limite à la quantité de temps que nous pouvons passer chaque jour dans la pratique approfondie, entre 3 et 5 heures. C’est d’ailleurs la durée typique d’entraînement quotidien des athlètes, pianistes, joueurs d’échec, écrivains… Au delà, quand on sort de la zone de pratique approfondie, continuer n’apporte pas d’avantages, et on ferait aussi bien d’arrêter.

La troisième règle est apprendre à ressentir :

L’objectif d’une pratique approfondie est de bien envelopper les circuits neuronaux dont nous avons besoin avec la myéline. Nous pouvons apprendre à ressentir et à reconnaître les sentiments associés à l’acquisition des compétences : attention, connexion, alerte, répétition, fatigue, éveil… Cela consiste à s’entraîner dans un cycle d’actions spécifiques : choisir un objectif d’apprentissage, chercher à l’atteindre, évaluer l’écart entre l’objectif et vos capacités, ajuster l’objectif d’apprentissage en conséquence avant de recommencer le cycle. La pratique se fait ainsi juste au-delà de vos capacités actuelles, dans un terrain très productif, mais inconfortable. De manière instinctive, nous sommes portés à éviter cette sensation d’instabilité, d’inconfort. Mais c’est le prix indispensable à payer pour développer une compétence rapidement et en profondeur. Pour être bon, il faut être prêt, voir enthousiaste, à l’idée d’être mauvais.

L’énergie et l’engagement nécessaires à la pratique approfondie ne sont possibles que si notre motivation est régulièrement entretenue. On pourrait penser que même si le talent est acquis, la passion vers un domaine donné, elle, est forcément innée : on l’a, ou on l’a pas.

L’auteur du « Code du talent », n’est pas du même avis ! Nous considérons généralement que la passion est une qualité intérieure, alors qu’en réalité elle vient d’abord du monde extérieur.

Dans ses études, il a vérifié qu’il est toujours possible d’identifier un ou plusieurs éléments qui portent au déclenchement de la passion.

Le premier déclencheur est le fait de disposer d’un exemple de talent auquel nous pouvons nous identifier. En regardant ces exploits, nous nous disons : « si elle ou lui peuvent y arriver, alors moi aussi ! ».

Le deuxième déclencheur, qui explique en grande partie notre capacité à acquérir rapidement une compétence, est notre perception de nous mêmes vis-à-vis de la compétence en question. Il s’agit de l’idée que nous avons sur notre engagement par rapport à cette activité, avant même de commencer sa pratique.

Est-ce que nous considérons que nous allons pratiquer cette activité pendant un ou 2 ans (engagement à court terme), pendant une dizaine d’année, ou pendant toute notre vie (engagement à long terme)? C’est quand on combine un engagement à long terme avec un niveau élevé de pratique que la compétence grimpe en flèche. Cette vision de soi futur idéal, maîtrisant à la perfection cette compétence, représente un réservoir inépuisable de passion et de motivation.

Le fait de se reconnaître avec un exemple de réussite, le désir d’appartenir à un certain groupe social, joue une énorme influence sur notre motivation. Quand on voit quelqu’un à qui nous aimerions ressembler, inconsciemment nous sommes poussés à l’action. L’appartenance sociale est un moteur extrêmement puissant pour l’être humain : tant que nous désirons faire partie d’une tribu (de joueurs de foot, de musiciens, de chercheurs…) la motivation ne fera pas défaut.

Valoriser l’effort et l’engagement, même dans l’éducation des enfants, est la meilleure manière pour encourager la pratique approfondie. La psychologue Carol Dweck a montré dans plusieurs expériences scientifiques les limites de la mentalité fixe, qui porte à penser que l’intelligence, la force, et le talent sont des capacités innées, qui ne peuvent pas évoluer avec le temps et la pratique. Les personnes qui cultivent cette approche évitent autant que possible l’effort et le risque d’échec, par peur de décevoir, les autres et soi-même.

Elle invite plutôt à cultiver la mentalité de croissance, pour laquelle c’est à travers la pratique, les erreurs, les efforts, que nous finissons par nous améliorer. Ses expériences psychologiques sont donc corroborées par l’approche biologique, et par le rôle de la myéline mise en avant dans le livre « Le code du talent ».

Voilà, vous connaissez maintenant quelles sont les caractéristiques de la pratique approfondie, et quels sont les effets qu’elle peut avoir sur votre cerveau et sur la maîtrise des domaines auxquels vous vous intéressez.

A ce propos, je vous conseille lire l’article dédié au livre « Changer d’état d’esprit » de Carole Dweck. Vous découvrirez comment votre éducation vous a poussé vers une mentalité fixe, ou plutôt vers une mentalité de croissance et, au passage, de comment vous pouvez les changer si vous le souhaitez.

A très vite, pour des nouvelles idées !!


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