Vivre : la psychologie du bonheur de Mihaly Csikszentmihalyi

Le philosophe grecque Aristote le disait déjà il y a 2500 ans : plus que tout le reste, les hommes et les femmes cherchent le bonheur.

Beaucoup de choses ont changé depuis, l’humanité a fait beaucoup de progrès sur le plan technique et technologique, mais quant à la recherche du bonheur peu a changé depuis l’époque d’Aristote.

Nous sommes toujours confronté à nos angoisses, nos peines, nos frustrations…

Regardez l’animation :

 

Quand on pense au genre d’expérience qui rendent la vie heureuse, on pense d’abord à des expériences qui donnent du plaisir : de la bonne bouffe et du bon vin, des voyages à des endroits exotiques, les conforts et le luxe que l’argent peut acheter.

Le plaisir est un sens de contentement que l’on ressent quand les attentes biologiques et celles conditionnées par la société dans laquelle nous vivons sont satisfaites.

 

Si le plaisir est un aspect important dans la qualité de notre vie, il ne permet pas à lui seul de garantir le bonheur.

 

Dans son livre « Vivre : la psychologie du bonheur », le chercheur Mihaly Csikszentmihalyi nous présente les résultats de plusieurs décennies d’études, impliquant des milliers de personnes, sur ce qui permet d’atteindre une expérience de vie optimale.

 

Quand on demande à quelqu’un de penser à des moments heureux et remarquables de sa vie, les souvenirs qui émergent ne sont pas uniquement marqués par le plaisir.

Ils sont tout aussi marqués par la satisfaction.

Pour prouver de la satisfaction il n’est pas suffisant de parvenir aux attentes ; il est indispensable que afin d’y arriver la personne doit faire preuve de ses habilités, elle doit dépasser ses limites.

 

Après un événement satisfaisant, nous prenons conscience que nous sommes changés, que nous avons grandi. C’est ce sentiment d’accomplissement qui permet au simple plaisir de sublimer en bonheur.

 

Les activités qui peuvent porter à la satisfaction peuvent être très différentes : jouer un instrument de musique ou danser, escalader une montagne, jouer aux échecs. Ou tout simplement faire du bon boulot sur son lieu de travail.

 

Même si les activités permettant d’atteindre une qualité d’expérience optimale sont très variables d’un individu à l’autre, elles présentent 4 conditions à satisfaire, que les études menées par l’auteur ont permis de mettre en avant.

 

1. Utiliser ses habilités

La 1ère condition est que l’activité doit être stimulante et nécessiter un certain niveau d’habilités, dont la nature peut être à la fois physique, mentale ou émotive.

Le niveau de satisfaction associé à une activité est directement proportionnel à sa complexité, pas tellement à une complexité au sens absolu, mais par rapport aux compétences et connaissances de la personne qui la réalise.

En effet, si le niveau de complexité est trop bas, il amène à l’ennui. S’il est trop haut il porte au stress.

 

C’est un peu comme quand on apprend à rouler sur un vélo : au départ le simple fait de se tenir en équilibre nécessite tout notre effort et notre concentration.

C’est après que ces compétences de base sont acquises, que nous prenons plaisir à nous balader dans la ville.

 

2. Une attention complète

La 2ème condition est que l’activité nécessite le déploiement de toute notre attention.

De cette manière, notre esprit est focalisé uniquement sur les stimuli pertinents à ce qu’on est en train de faire, et il arrête de divaguer sur nos préoccupations quotidiennes.

Cela correspond à l’idée présentée dans le livre « Le pouvoir du moment présent« , où l’auteur explique que notre esprit est très souvent balancé entre les préoccupations du futur et les remords du passé. Rarement on est capables de vivre l’instant présent.

 

Une fois concentrés sur la tâche à accomplir, nous oublions notre ego, nous ne sentons plus séparés de notre environnement.

Un exemple typique est celui d’un grimpeur : il est 100% focalisé sur ses mouvements et sur les rochers qui l’attendent ; il n’a plus d’énergie psychique disponible pour s’occuper de ses autres préoccupations (au risque de perdre sa vie !).

 

3. Objectifs et feed-back clairs

La 3ème condition est que l’activité présente à la fois des objectifs et des feed-back clairs.

Par exemple, quand on joue au tennis, l’objectif est très simple : renvoyer la balle dans le camps de son adversaire. Et le feedback est aussi immédiat : à chaque coups, on sait si on n’a atteint ou pas l’objectif.

Malheureusement, les activités humaines ne sont pas toutes aussi simples : les objectifs sont parfois mal définis, et souvent il faut attendre beaucoup de temps avant de savoir si une action nous a rapproché de l’objectif ou pas.

C’est là où notre créativité peut nous aider : pour chaque activité complexe, nous pouvons identifier des sous-objectifs qui seront plus faciles à mesurer et à traquer.

 

4. Exercer le contrôle

La 4ème condition est le contrôle : nous avons besoin de sentir que nos actions et nos efforts ont vraiment de l’impact sur le résultat final.

Dans ce contexte, l’ensemble des habilités que nous développons dans le temps permet de réduire au minimum le risque d’échec pour cette activité.

Même quand cela est simplement une illusion (comme dans les jeux de paris), le cerveau finit par nous faire croire que nous pouvons en quelque sorte anticiper ou influencer le résultat de la chance.

 

Quand nous sommes en train d’exercer une activité qui comporte ses conditions, un des effets plus typiques est l’expérience déformée du temps qui passe.

Le temps se déroule à la fois très rapidement et très lentement.

Pris par ces activités, une journée peut s’écouler sans qu’on ne s’en rende compte. Et en même temps, chaque minute de concentration peut sembler durer des heures.

 

Trouver le flow

Ce qui est intéressant est que, bien que certaines activités se prêtent mieux que d’autres à satisfaire l’ensemble de ces conditions, c’est surtout la manière dont on les réalise qui finalement a de l’influence.

Si on le souhaite et si on s’applique, nous pouvons faire en sorte que n’importe quelle tâche que nous réalisons nous permet d’atteindre une expérience optimale.

 

Tout d’abord il faut rendre l’activité une fin en soi.

Si nous réalisons cette activité afin d’atteindre des résultats externes à nous mêmes (par exemple, une récompense monétaire, l’approbation ou l’admiration des autres), nous arrêtons de prêter attention à l’activité elle-même et nous sommes distraits par les bénéfices que nous souhaitons en tirer.

 

Au contraire, nous pouvons choisir les compétences et habilités que nous souhaitons acquérir, nous pouvons adopter le point de vue qui maximise notre sensation de contrôle, nous pouvons nous concentrer sur le sentiment de satisfaction et le plaisir que nous prouvons à chaque instant.

Bref nous n’avons pas de buts extérieurs à l’activité elle-même.

 

Une autre manière est d’apprendre à mieux structurer le temps libre à notre disposition.

Nous pouvons dédier d’avantage de temps aux activités qui non seulement nous donnent plaisir, mais qui nous poussent à nous développer.

Le modèle proposé par la société actuelle nous incite à consommer passivement les produits ou les informations choisis par les médias. Si nous ne faisons pas attention, nous finissons par adopter ce modèle.

Nous passons en moyenne plusieurs heures par jour devant le téléviseur, ou encore en naviguant sur les réseaux sociaux juste pour faire passer le temps.

 

En entreprenant une activité qui nous permet de grandir et développer nos capacités et nos habilités pendant notre temps libre, nous pouvons ensuite transposer ces bonnes habitudes et ce que l’on a appris dans d’autres domaines de notre vie.

Toute activité qui permet de se développer, physiquement ou intellectuellement, peut s’y prêter.

 

Sur le plan physique, nous avons une panoplie d’activités sportives parmi lesquelles nous pouvons choisir (en commençant par la course ou la promenade, qui sont facilement accessibles).

Si on n’est pas trop sportif, on a quand même à disposition plusieurs inputs sensoriels que l’on peut développer consciemment. C’est le cas de la vue, que l’on peut entraîner à apprécier l’art, l’architecture ou des scénarios naturels. C’est le cas de l’audition, qui peut s’épanouir grâce à une écoute attentif de genres musicaux plus au moins élaborés. Et c’est le cas aussi du goût, qui peut se raffiner grâce à la découverte volontaire de goûts et de saveurs du monde entier.

 

Si on préfère développer ses facultés intellectuelles, le choix est tout aussi riche, et peut varier entre la lecture de romans, des exercices pour développer sa mémoire, ou alors l’étude de n’importe quel domaine qui attire notre attention : la science, l’histoire, la philosophie…

 

Ce qui est le plus important est d’aborder ces activités en pleine autonomie, sans d’objectifs imposés autres que son intérêt et sa curiosité pour tel ou tel sujet.

 

Sur le lieux de travail

Cette attitude envers les tâches à accomplir, la recherche des 4 conditions pour atteindre une expérience optimale, peuvent également nous être utiles dans notre vie professionnelle.

Peu importe le type d’activités sous notre responsabilité, nous pouvons chercher comment les rendre le plus possible plaisantes et satisfaisantes.

 

La responsabilité pour rendre nos journées et finalement notre vie une riche succession d’expériences optimales nous revient complètement, peu importe notre contexte actuel.

 

Dans le bouquin « Vivre : la psychologie du bonheur », l’auteur nous indique comment faire pour que n’importe quelle activité puisse se transformer en bonheur.

Maintenant, c’est à chacun de nous de jouer !

 

Quelles sont vos réactions à ces idées ? est-ce que vous partagez ce point de vue ? Laissez un commentaire ci-dessous !

 

Si vous voulez en savoir plus, vous pouvez retrouver le livre en cliquant sur le lien ci-dessous :

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