Pas d’EGO pas de PROBLÈME

Qui sommes nous ? Pourquoi nous sommes ici ? Quel est le sens de notre vie ?

Ce sont des questions auxquelles les différentes religions, philosophie et même la science tentent de répondre depuis des millénaires. Dans la tradition occidentale, la meilleur réponse à la question « qui sommes nous ?»  est que la pensée est la caractéristique fondamentale de l’être humain.

Comme l’a écrit Descartes : « Je pense, donc je suis ».

Dans la tradition orientale par contre, l’approche vers le « moi », vers ce que l’on pourrait appeler l’égo, est très différente. Il y a presque une méfiance envers la tendance du cerveau à toujours penser. Pour elles, le « moi » n’est qu’une illusion, même si très convaincante. Notre tendance à toujours réfléchir fait plus partie du problème que de la solution.

Les avancées récentes dans les domaines de la neuroscience semblent redimensionner considérablement la place du « moi » qui réfléchit comme la caractéristique ultime de l’essence humaine.

L’idée du « moi » comme étant la représentation de l’individu que nous sommes, le pilote qui est en charge de prendre les décisions et contrôler notre existence, est peut être la première qui nous vient à l’esprit quand nous pensons à qui nous sommes.

Mais elle se trouve où notre identité, exactement ? Intuitivement, on pourrait penser qu’elle se trouve quelque part dans notre cerveau. Puisque notre identité est celle qui pense, notre égo, elle doit bien se trouver dans notre tête.

Mais si la neuropsychologie a désormais réussi à mapper clairement plusieurs processus mentaux dans des zones spécifiques du cerveau, cela n’a pas encore été possible pour ce que nous appelons l’esprit, notre identité.

Dans son livre « Pas d’égo, pas de problèmes », le chercheur Chris Niebauer propose l’hypothèse que l’existence de notre identité n’est en réalité qu’une illusion. Convaincante certes, mais bien une illusion. Quand on l’étudie de près, on trouve en effet des parallèles assez remarquables entre le fonctionnement du cerveau et des pratiques orientales comme la méditation, le yoga ou le tai chi.

D’après l’auteur, tout s’explique par le fonctionnement même du cerveau, et en particulier par les deux moitiés qui le composent. D’un côté, dans le cerveau gauche, on retrouve le centre du langage, de la pensée séquentielle, de la catégorisation et de l’analyse du détail.

Dans le côté droit, nous avons plutôt la gestion de la vision d’ensemble, de l’espace, de la créativité. N’ayant pas un accès directe au langage comme le cerveau gauche, nous avons du mal à exprimer dans des mots, dans des concepts clairs les résultats du processus du côté droit, cela se traduit souvent dans une « sensations », une intuition, que nous ne savons pas bien expliquer.

Notre corps et notre cerveau sont reliées de manière inversée, c’est à dire que les signaux en entrées et sorties de la partie droite de notre corps (y compris de la vision), sont gérés par le cerveau gauche, et les signaux de la partie gauche de notre corps sont plutôt gérés par le cerveau droit.

Puisque environ 80% des humains ont une préférence du côté droit du corps (les droitiers représentent environ 80% de la population mondiale), ce n’est pas étonnant que le fonctionnement à préférence gauche du cerveau soit en proportion plus répandu.

Pour la vision aussi l’image de l’œil droit est analysée par le cerveau gauche, et l’image de l’œil gauche est analysée par le cerveau droit. Des expériences scientifiques ont d’ailleurs démontré que, quand on présente deux images différentes à l’œil droit et l’œil gauche, c’est la partie gauche du cerveau qui crée l’explication et les raisons de ce qu’il voit.

Le cerveau gauche assure le rôle d’interprète de la réalité. Ce qui est incroyable, c’est que ce qui importe au cerveau gauche est d’arriver à une explication plausible de ce qui se passe. Que l’explication soit vraie ou fausse n’empêche pas le cerveau gauche d’exprimer son interprétation avec certitude, tant qu’elle lui semble logique.

Le cerveau gauche est une machine très puissante à interpréter, à créer des explications de ce qui se passe. Il fait ça sans interruption : il se focalise sur les objets qu’il perçoit, il les étiquette, il les catégorise, et essaie de leur donner du sens.

Il supervise le centre du langage et de nos pensées. Il utilise cette capacité pour créer des modèles et des plans de la réalité sur la base de ses interprétations. C’est une capacité extrêmement utile pour fonctionner de manière efficace avec notre environnement, et ce dans une grande majorité des situations.

Le problème est que notre cerveau gauche s’identifie tellement avec ses modèles et ses interprétations qu’il finit  par les confondre avec la réalité elle-même. Et puisque ses croyances sont accompagnées par une certitude absolue, même quand elles finissent par se révéler fausses, ne jamais remettre en question ses conclusions peut devenir dangereux.

On est tellement habitués à ce comportement que nous nous en rendons même plus compte.

Et si le cerveau fait ce travail incessant d’interprétation pour tout ce qui se trouve à l’extérieur de nous, est-il possible qu’il fasse la même chose à l’intérieur ?

Est-il possible qu’il finisse par créer une entité qui représente le dialogue intérieur incessant, ce processus sans fin de réflexions, dont il est lui-même l’origine, et finit par donner à cette entité l’étiquette de moi ?

Comme le dit un proverbe zen : « L’esprit est un outil merveilleux. La question est : c’est vous qui utilisez l’outil, ou c’est lui qui vous utilise ? ».

Et quand nous finissons par confondre la voix à l’intérieur de notre tête comme étant le vrai moi, c’est là que nous arrêtons d’utiliser l’outil, et c’est lui qui nous utilise. Souvent, nous finissons par oublier que notre langage n’est qu’une représentation de la réalité, et nous le confondons et l’utilisons comme s’il était la réalité elle-même.

Voici deux exemples qui montrent la puissance des croyances du cerveau gauche même quand elles sont manifestement erronées :

  • Le premier est celui qu’en médecine on appelle l’effet placebo : quand on veut tester l’efficacité d’un médicament pour soigner une maladie, on compare l’effet sur la santé des patients à qui on a donné le médicament à l’effet sur un groupe qui ne prend que de l’eau ou une pilule de sucre. Le seul fait de croire d’être soignés fait progresser la santé d’un pourcentage non négligeable de patients qui en réalité ne sont pas traités pour leur maladie.
  • Le deuxième exemple est la réaction émotionnelle que nous ressentons en regardant deux mots, qui en réalité ne sont que des signes sur un papier. Quand nous lisons le mot OUI, nous avons une certaine réaction émotive, très différente de celle que nous avons quand nous lisons le mot NON. Sans contexte, comme je viens de le faire, vous n’avez aucune raison de réagir différemment entre un mot et l’autre, par contre on ne peut pas s’empêcher de ressentir des émotions plutôt négatives devant le mot NON, et des émotions plutôt positives devant le mot OUI.

Quant à l’hémisphère droit du cerveau, il n’est pas si facile d’en décrire le comportement. En effet, comme il ne fonctionne pas en utilisant le centre du langage, on n’a pas trop l’habitude de l’exprimer. Comme d’autres systèmes dans notre corps (comme le système digestif ou cardiovasculaire), nous considérons qu’il fonctionne de manière « inconsciente », involontaire.

Mais cela ne signifie pas que les processus qu’il gère ne soient pas aussi complexes et aussi importants que le fonctionnement du cerveau gauche.

Un exemple tout simple peut être le fait d’allonger son bras et soulever un objet qui se trouve devant nous : un stylo, une tasse, un portable. Peu importe l’objet, nous exécutons ce geste pratiquement « sans y penser », nous avons l’impression que cela s’est produit de manière automatique.

Pourtant, les signaux qui ont permis à nos muscles de bouger, calculer la distance avec l’objet, calculer la pression que les doigts doivent exercer sur l’objet pour le serrer sans le casser, ainsi que la force adaptée à le soulever sont des opérations très compliquées qui partent du cerveau.

Tellement compliquées que c’est une des choses les plus difficiles que l’on peut demander à un robot de réaliser, alors que pour nous il s’agit d’une action tout à fait anodine.

La différence est que ce geste se réalise sans impliquer la zone du cerveau qui contrôle le langage, et puisqu’elle n’est pas bien « communicable », nous finissons (mieux encore, notre cerveau gauche finit) par l’étiqueter comme quelque chose de facile, non comparable à une pensées analytiques comme écrire une phrase ou faire un calcul mathématique.

Comment donc devenir plus « conscients » du fonctionnement du cerveau droit ? En réalité, cette conscience est déjà présente en nous, uniquement nous n’avons pas l’habitude de lui prêter attention. Des pratiques orientales comme le yoga, la méditation et le tai chi, nous invitent à prendre de la distance avec notre tendance à toujours penser, et à nous identifier avec la partie de nous qui pense sans cesse (le cerveau gauche), et prêter attention à autre chose : à notre corps, à notre respiration, à nos émotions.

Nous ne pouvons peut-être pas exprimer facilement ces sensations avec des mots, mais nous arrivons tout à fait à en ressentir la puissance de manière intuitive.

Cette sensation d’être complètement absorbés par la réalité, où nous ne sommes plus un individu séparé d’elle, mais nous nous sentons en harmonie avec elle, nous nous sentons partie d’un tout, est la sensation que le chercheur Mihaly Csikszentmihaly appelle « flow ».
C’est la sensation qui nous accompagne quand nous réalisons une activité que nous aimons, et qui nous demande un grand degré de concentration et d’habileté, que nous finissons complètement absorbés par elle.

Pendant le temps où nous sommes dans le flow, nous oublions qui nous sommes, nous arrêtons notre dialogue interne incessant, nous ne sommes qu’un avec l’activité que nous sommes en train de réaliser. Et en ce moment, nous perdons complètement la notion du temps qui passe, nous oublions les autres autour de nous. C’est une sensation très plaisante d’être pleinement dans le présent.

C’est une caractéristique précise du cerveau droit.

Dans ces moments où nous nous sentons complètement à la bonne place, nous avons perdu la notion d’identité, d’égo. Quand nous avons l’impression d’être au plus proche de notre vraie nature, nous avons perdu la sensation de « moi » comme étant séparé du reste.

Nous avons dépassé la narration et l’interprétation constantes du cerveau gauche

Mais si l’interprète représenté par le cerveau gauche n’est pas le vrai moi, alors qui est le vrai moi ? ». Celle-ci est la question que le cerveau gauche pose systématiquement, dans son besoin de tout cataloguer et tout expliquer sans aucune incertitude.

Quant au cerveau droit, ou alors il connaît la réponse grâce à sa capacité d’avoir une vision d’ensemble, mais il n’arrive pas à l’exprimer à travers de mots, soit cela ne lui intéresse pas d’y trouver une réponse.

En effet, donner une dominance au cerveau droit, plutôt qu’au cerveau gauche n’est pas non plus la solution idéale. Dans beaucoup de situations la seule interprétation de l’intuition se révèle être erronée, et si on lui donnait toute la place, nos décisions et nos actions seraient tout aussi déséquilibrées que quand nous laissons tout le contrôle au cerveau gauche.

Comme toujours, la meilleure solution se trouve à l’équilibre : connaître les points forts et les angles morts des chacun des deux hémisphères nous permet de voir plus facilement leurs travers dans nos choix et nos comportements. Nous pourrons donc plus facilement mettre les choses en perspective, et améliorer notre manière de fonctionner.

Dans le cadre du cerveau gauche, le fait de connaître son fonctionnement, et le fait de reconnaître notre identité comme l’illusion qu’il crée par sa tendance à vouloir tout catégoriser et tout labelliser, nous permet de prendre plus facilement de la distance avec notre égo.

Et cela permet souvent de réduire nos souffrances psychologiques liées aux mauvaises interprétations de notre égo, et à l’ensemble d’émotions négatives qu’elles génèrent, comme la préoccupation, la colère, le regret ou la honte.

Si ce sujet vous intéresse, je vous conseille de lire l’article dédié au livre « Le pouvoir du moment présent » de Eckart Tolle, ou encore celui dédié au livre « Tout est toujours parfait » de François Lemay.

A très vite, pour de nouvelles idées !!


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