Dans un monde hyperconnecté et où tout va très vite comme celui d’aujourd’hui, savoir bien communiquer est une compétence indispensable à une carrière professionnelle réussie. Pourtant, la prise de parole en public reste un exercice redouté.

Des estimations indiquent que 75% de la population mondiale craint de prendre la parole face à d’autres personnes.

Maîtriser l’art oratoire demande de prendre en considération des nombreux aspects : notre voix, notre corps, notre message. Mais avant tout, cela demande de s’intéresser à notre propre histoire personnelle, et les mécanismes psychologiques souvent inconscient qui limitent la portée de notre parole.


Prenez la parole, prenez votre place de Isabelle Calkins

Isabelle Calkins est coach et formatrice de prise de parole en public. Dans son livre « Prenez la parole, prenez votre place », elle expose les éléments essentiels pour parler avec aisance et efficacité.

Grâce à internet, l’accès à l’information n’a jamais été aussi simple. Dans notre quotidien, on est même exposés à trop d’informations.

Que l’on soit dans une réunion de travail, dans une présentation sur scène, où même au téléphone avec un potentiel client, les personnes en face de nous ont toujours à portée de main une source infinie de distractions : mails, réseaux sociaux, sites d’information.

Dans cet environnement, l’essentiel pour un bon communiquant n’est pas tant de transmettre de l’information, mais de susciter l’intérêt de nos interlocuteurs pour notre message.

Et si les compétences pour réussir sa prise de parole nécessitent du travail et de la pratique, ce qui est génial est que la capacité à bien communiquer va contribuer de manière significative à la réussite de nos objectifs et de notre carrière.

Elle va multiplier notre impact et notre influence sur les personnes avec qui nous sommes en contact.

Prise de parole réussie : alignement entre qui nous sommes et notre message

A la base d’une prise de parole réussie il n’y a pas tellement la maîtrise d’un certain nombre d’éléments techniques. Il n’y a pas de recettes universelles à copier/coller pour des résultats garantis.

Ce qui compte avant tout est l’alignement entre qui nous sommes profondémentle message que nous souhaitons transmettre, et la manière dont nous le transmettons.

La première étape consiste donc à s’intéresser à qui nous sommes vraiment. Les principaux freins à la prise de parole, l’origine de notre peur de parler en public, sont à rechercher dans les influences auxquelles nous étions exposés pendant notre enfance.

Que ce soit en famille ou à l’école, les messages que nous avons entendu de nos parents ou enseignants finissent par se cristalliser dans des croyances qui bloquent notre capacité (et notre plaisir) à communiquer. Nous nous répétons à l’intérieur de nous : « je n’ai rien à dire », « je ne suis pas intéressant », « je ne serai jamais à la hauteur ».

5 injonctions qui bloquent la prise de parole

Voici les 5 messages, où plutôt les 5 injonctions que, d’après le psychologue Taibi Kahler, nous finissons par intégrer pour répondre positivement aux demandes de notre environnement :

  1. Sois parfait, souvent liés à des remarques comme « oui, c’est bien mais… » ou « tu aurais pu mieux faire ». Une fois que nous intégrons cette injonction, peu importe les résultats que nous obtenons, nous n’en serons jamais satisfaits. Pour nous libérer de cette injonction, nous pouvons décider de nous focaliser plus sur ce que nous faisons que sur les résultats, plus sur le chemin que sur l’objectif final.
  2. Sois fort, qui nous pousse à persévérer malgré les difficultés, mais au prix de laisser de côté nos émotions. Dans la prise de parole, se couper de la dimension émotionnelle risque de limiter grandement notre message. Pour nous libérer de cette injonction, nous pouvons décider de ressentir pleinement nos émotions, et de leur laisser de la place lors de notre communication.
  3. Fais plaisir, qui nous incite à être toujours gentils, à ne pas prendre trop de place ou attirer de l’attention. Face à un public, nous nous forçons à jouer le rôle d’un personnage qui se veut gentil et plaisant, mais qui ne dégage aucune force et conviction. Pour nous en libérer, nous pouvons mettre notre focus sur le message à transmettre, et non pas sur ce que les autres pourraient s’attendre de nous.
  4. Fais des efforts, qui valorise le travail de manière excessive. Nous devons toujours faire plus. Dans une prise de parole, bien sûr nous devons passer du temps de préparation. Mais nous ne devons pas oublier que notre niveau d’énergie lors de la prise de parole, notre plaisir à partager le message sont des aspects tout aussi importants pour impliquer le public.
  5. Et pour terminer, dépêche-toi, qui nous porte à croire que nous sommes toujours en retard, nous manquons toujours de temps. Concernant la prise de parole, nous risquons de repousser la préparation jusqu’à la dernière minute, et nous finissons par travailler dans l’urgence. Pour nous libérer de cette injonction, nous pouvons planifier des créneaux de préparation bien avant la date de la présentation.

La peur de parler en public

Ressentir de la peur au moment de prendre la parole en public n’est pas seulement très répandu. C’est aussi tout à fait naturel : si c’est ton cas également, tu n’as rien à te reprocher. Tu peux même utiliser cette peur, cette agitation, à ton avantage : elle va te pousser à mieux te préparer, et elle va te donner un boost d’énergie juste avant de commencer.

Plutôt qu’essayer de la fuir, de la combattre ou de l’ignorer, il est beaucoup plus efficace d’aller à la rencontre de cette peur. Nous pouvons prendre le temps de la ressentir, de nous interroger sur son origine, sur les souvenir douloureux qu’elle nous évoque.

Ce travail d’introspection nous permet d’identifier les croyances limitantes à propos de notre valeur et de notre capacité à communiquer.

Peu à peu, avec de l’exercice et de la pratique, nous pourrons non seulement améliorer nos performances en tant que communicants. Par l’action, et par l’expérience que nous allons cumuler, nous allons instaurer une boucle vertueusequi va soutenir notre estime de nous.

Pas besoin de rechercher la perfection : si nous essayons juste de faire le mieux que l’on peut, si on se montre plus compréhensifs et doux envers nous-mêmes, nous pourrons vite progresser dans la qualité de notre art oratoire.

Gérer le stress lors de la prise de parole

Comme je disais, la peur est une réaction naturelle à la prise de risque associée à s’exposer au regard des autres lors d’une prise de parole. Et il est tout à fait normal, dans cette situation, de ressentir du stress avant de prendre le devant de la scène et commencer à parler.

Nous avons à disposition 3 outils très efficaces pour maîtriser le stress, et le maintenir à un niveau correct pour réussir notre intervention.

  • Le 1er outil, que nous pouvons utiliser juste avant et même pendant notre prise de parole, est la respiration. Quelques minutes d’inspiration et expirations lentes et profondes diminue le niveau de cortisol, l’hormone du stress.
  • Le 2ème outil est la visualisation positive. Selon l’importance de notre intervention, quelques jours ou quelques semaines avant nous pouvons nous imaginer en train de faire notre présentation. Nous nous voyons sur scène avec la bonne énergie, le public est intéressé et captivé, tout se passe bien, de manière fluide. A la fin, nous nous voyons complétement satisfaits de notre prestation. La visualisation est un outil extrêmement efficace ; ce n’est pas par hasard si beaucoup d’athlète d’élite l’utilisent en préparation de leurs compétitions les plus importantes.
  • Le 3ème outil est la préparation et la répétition. Plus nous aurons anticipé le travail, mieux nous aurons préparé notre prise de parole, plus nous aurons confiance dans notre capacité de réussir l’exercice, de transmettre notre message de manière convaincante à nos interlocuteurs.

Prise de parole et langage corporel

Afin de réussir sa prise de parole, trouver les bons arguments intellectuels et les bons mots n’est pas suffisant pour convaincre l’auditoire. En tant qu’être humains, nous sommes tout d’abord des êtres d’émotions.

Prendre en compte la dimension émotive est donc essentiel lors de notre prise de parole.

D’ailleurs, des recherches ont montré que les mots que nous utilisons ne représentent qu’un petit pourcentage de notre communication. Beaucoup de chose se passent au-delà de ce que nous disons.

Une des études les plus connues sur l’importance du langage corporel dans notre communication, celle d’Albert Mehrabian, estime que les mots que nous utilisons ne représentent que 7% de ce que nous communiquons.

Notre voix, avec l’intonation, le timbre, et les émotions qu’elle transmets, représente 38% de ce que nous communiquons.

Et finalement, notre corps, notre présence, représente 55% du message que l’on transmet.

Incarner le message : la clé pour une prise de parole efficace

Il existe beaucoup de techniques pour optimiser l’utilisation de sa voix et son propre langage corporel. Elles aident sûrement à augmenter l’impact de notre communication.

Mais avant la technique, ce qui compte le plus est notre intention, ce que nous pensons et croyons profondément sur notre message.

Tant que ce que nous disons ne correspond pas à ce que nous pensons vraiment, ou si notre engagement vis-à-vis de notre message est très faible, essayer d’avoir un message impactant juste par des techniques de communication sera très très difficile.

Par contre, si ce que nous souhaitons dire correspond à nos croyances et à nos valeurs les plus profondes, si nous sommes profondément engagés avec notre message, alors il sera beaucoup plus simple d’embarquer le public.
Nous allons beaucoup plus naturellement créer de la congruence entre notre posture corporelle, notre voix, et nos mots. Nous allons incarner notre message. Et notre prise de parole sera d’autant plus impactante.

Concernant la préparation du message lui-même, il est important de se rappeler que désormais, l’objectif principal de la communication n’est plus de transmettre de l’information. Ce que l’on doit chercher de faire, avant tout, est de susciter l’intérêt de notre interlocuteur.

Structurer sa prise de parole : commencer par la fin !

Lors de la phase de préparation, il est essentiel d’identifier ce qu’il y a d’unique dans le message, et dans la manière de le transmettre, que nous seuls pouvons apporter.

Il est beaucoup plus simple de construire une présentation impactante si nous commençons par la destination finale à atteindre, et si nous construisons peu à peu le meilleur chemin pour y arriver.

Pour cela, il est utile de se poser 3 questions essentielles :

  • Quel est mon objectif ? Lors d’une prise de parole, nous pouvons viser à informer ou sensibiliser notre public, ou même à l’inciter à l’action. Notre interlocuteur pourra retenir au plus 2 ou 3 éléments de notre discours. Pas la peine de l’assommer avec trop de détails. Quelle est l’idée phare que nous souhaitons transmettre, et quels sont les idées clés (3 au maximum) qui vont la supporter ?
  • Qui est mon public ? Pour que ton interlocuteur s’intéresse à ce que tu souhaites lui transmettre, il faut d’abord qu’il ressente que tu t’intéresses à lui. Quelles sont ses attentes et ses envies ? Et quelles sont ses peurs et ses résistances ?
  • Quelle expérience je souhaite lui faire vivre ? Quel est l’état final dans lequel tu souhaites laisser ton auditoire ? Qu’est-ce que tu souhaites laisser au public comme émotion ou expérience suite à ton intervention ? Quel comportement ou décision tu souhaites faciliter ?

Les étapes pour préparer sa prise de parole

Maintenant que la destination est claire, c’est le moment de décider quel est la meilleure route à suivre pour y amener notre interlocuteur.

Au départ, il convient de faire ressortir toutes les idées en mode brainstorming, sans filtre ou censure. Quels sujets, anecdotes, données, citations nous viennent à l’esprit ?

Ensuite, on peut organiser ces idées de manière structurée. Selon nos préférences, nous pouvons le faire à l’écrit (à la main ou à l’ordinateur), en utilisant des post-its ou des mindmaps.

Et pour terminer, pour tracer l’itinéraire, on garde les idées clés qui vont guider jusqu’à la destination que nous avons choisie. Il faut limiter ce nombre au maximum. Le nombre souvent utilisé est de 3 : 3 idées, 3 compétences, 3 éléments.

Un itinéraire efficace est de commencer par amener son auditoire à prendre conscience d’un problème, non seulement d’un point de vue intellectuel, mais surtout d’un point de vue émotif. De cette manière, on suscite dans nos interlocuteurs l’envie de résoudre ce problème.

Et c’est une fois que cette envie est présente que nous pouvons présenter la solution, celle de nos choix, qui permet de résoudre efficacement le problème présenté, et donc créer un soulagement dans le public.

Répéter sa présentation pour une prise de parole réussie

Maintenant que l’itinéraire est choisi, la seule chose qui reste à faire pour finaliser ta préparation est de répéter, encore et encore, ta présentation. Si l’intervention est d’une certaine importance, tu peux commencer par carrément écrire tout texte.

Ensuite, dans les répétitions, pas besoin de tout apprendre par cœur. Cela garantit plus de naturel lors de la présentation. Par contre, il faut s’assurer de maîtriser à la perfection l’introduction et la conclusion, les 2 éléments essentiels pour capturer l’attention du public, et de maximiser les chances d’obtenir le résultat recherché.

Voilà en synthèse ce que Isabelle Calkins conseille pour parler avec aisance et efficacité dans son livre « Prenez la parole, prenez votre place ». Pour en savoir davantage, je te conseille vivement de lire le livre.

Et toi ? comment fais-tu pour maîtriser ta prise de parole ? Quelles sont les méthodes qui te permettent d’obtenir les meilleurs résultats ?

N’hésite pas à partager les approches qui fonctionnent bien pour toi en laissant un commentaire !!

Si tu souhaites en savoir davantage sur comment réaliser une présentation de qualité, je te conseille de voir la vidéo dédiée au livre « TED – Le guide officiel », de Chris Anderson.

A très vite pour des nouvelles idées !! 


Mémorise plus facilement les idées du livre en téléchargeant gratuitement la carte mentale :


VOUS VOULEZ GARDER LA SYNTHÈSE EN IMAGE DE CHAQUE VIDÉO ?

Inscrivez-vous et téléchargez toutes les Mind Cartes !!!

Avec votre inscription vous pourrez télécharger gratuitement la mind carte de toutes les vidéos Mind Parachutes, et vous serez notifié de la publication de chaque nouvelle vidéo.

 

* champ obligatoire
 

Utilisation de vos données : votre adresse mail sera utilisée pour vous informer des nouveaux contenus et vidéos publiés par Mind Parachutes, et de services ou produits de développement personnel. En cliquant ci-dessus pour vous abonner, vous confirmez votre accord à la politique d’utilisation des données sur ce site (cliquez ici pour plus de détail). Vos informations ne seront jamais cedées à des tiers. Vous pouvez vous désinscrire à tout mement en cliquant sur le lien situé à la fin de tout e-mail de Mind Parachutes.