Soit ta vie est extraordinaire, soit elle est insignifiante.

C’est le message que l’on entend souvent de la part de la société.

Et c’est un message que nous avons tellement bien intégré, que nous y croyons dur comme fer.

Dans cette quête permanente de perfection, d’excellence, d’extraordinaire, nous pouvons souffrir en réalisant l’écart qu’il y a entre notre quotidien et notre vie rêvée. Parfois, on peut avoir l’impression de passer à côté de notre vie…

Cette admiration pour l’excellence et l’extraordinaire nuit également à la qualité de nos relations et à notre rapport aux autres.

Fascinés par le pouvoir et la notoriété, nous risquons de rester aveugles aux qualités authentiques et à la profondeur des personnes que nous croisons tous les jours, et qui, à première vue, nous paraissent plates et anonymes.

Pourtant, nous sous-estimons la puissance des petites choses.

Si nous apprenons à les observer avec attention, les moments apparemment banals et insignifiants de notre vie quotidienne contiennent une beauté et une sagesse cachées.

Si nous apprenons à écouter et à prêter attention aux personnes qui nous entourent, et avec lesquelles nous passons une partie importante de notre vie, nous pouvons découvrir des qualités et des profondeurs insoupçonnées.

Dans cet article, je te propose d’explorer les qualités qui se cachent dans l’ordinaire, et le bonheur que l’on peut en tirer.


Éloge des vertus minuscules de Marina van Zuylen

Dans une société fascinée par le culte de l’image et la soif de notoriété, il est facile de confondre la valeur et la qualité d’une personne, et son statut social. La vie, la vraie, se joue rarement dans les 15 minutes de gloire, ou dans les exploits extraordinaires.

Elle se déroule pour une énorme partie dans un quotidien à l’apparence insignifiante. Et, comme le montre Marina van Zuylen dans son livre « Éloge des vertus minuscules », quand on décide d’observer la normalité avec plus d’attention, nous ne manquons pas de surprises.

La course sans fin à la reconnaissance

En quête d’admiration et de reconnaissance, nous sommes attirés par la perfection et l’exceptionnel. Cette ambition risque même de se transformer en obsession. Comme l’écrit l’auteure : Si nous ne sommes pas quelqu’un, alors nous ne sommes personne.

Cette attitude, cette approche à la vie, nous mène dans une spirale sans fin.

Peu importe les résultats extérieurs que l’on obtient, ils ne seront jamais suffisants pour combler notre soif de réussite.

Notre valeur personnelle sera toujours en danger, la valeur de notre propre existence questionnée : nous ne serons jamais assez.

Jamais assez bien, assez intelligents, assez doués, pour être vu et admirés par les autres.

Choisir la simplicité et le « juste milieu »

Dans ta vie, tu as probablement déjà expérimenté à plusieurs reprises que la recherche constante de performances et d’exploit remarquable n’amène qu’à la frustration et à la déception.

Pourtant, renoncer à la recherche de gloire et fortune, accepter volontairement de ne pas alimenter son égo déjà démesuré, nous paraît un effort impossible.

Accepter de vivre une vie normale, modeste, nous paraît presque une renonciation, comme un compromis perdant. Abandonner de grandes ambitions implique forcément accepter de vivre une vie mineure, au deuxième rang.

Le risque d’aveuglement par le succès, et le refus de la normalité, n’est pas une culture exclusive du monde capitaliste et matérialiste d’aujourd’hui.

C’est quelque chose de plus profond, d’intrinsèque à la nature humaine.

Il y a plus de 2000 ans, Aristote et Marc-Aurèle étaient déjà convaincus de l’intérêt de poursuivre l’assez bien. L’un de leurs grands principes était : éviter les extrêmes, cultiver le juste milieu.

Tant que l’on attache la valeur de notre vie à des notions de succès ou d’échec mesuré via de standard externes, il ne faut pas s’étonner d’avoir l’impression que l’on aurait pu mieux réussir notre vie.

Le moment de pure satisfaction, les moments où on se sent le roi du monde par une réussite extérieure, ont finalement une durée plutôt courte.

Attention : poursuivre une vie axée sur le juste milieu ne signifie pas se contenter d’un confortable statu quo.

Considérer le « assez bien » à sa juste valeur

Tout simplement, cela signifie abandonner la mesure binaire, pauvre et réductrice, avec laquelle nous jugeons la vie, la nôtre comme celle d’autrui.

Les expériences de vie ne se situent jamais aux extrémités d’un spectre : succès ou échec, exceptionnel ou inutile, ambition ou renonciement.

Chacune de nos expériences, chacune de nos relations, a un degré de complexité et de nuance bien plus intéressant que cette vision binaire.

Mais cela nous demande de prendre le temps de l’observation, d’abandonner notre tendance à la catégorisation immédiate.

Il est facile d’assimiler l’assez bien à une faiblesse ou au manque de courage.

Ce jugement péremptoire nous pousse à ne pas considérer le « assez bien » à sa vraie valeur.

Nous finissons par négliger de gens et de situations que nous croisons dans notre quotidien, et qui sont pourtant dignes d’intérêt.

Valoriser les qualités discrètes

Beaucoup plus intéressants parfois que des célébrités sous le feu de la rampe.

Dès que l’on s’intéresse à ces qualités plus discrètes, presque cachées, nous avons accès à plus d’humanité.

Des qualités comme l’humilité, l’intégrité, l’écoute, n’aident pas forcément à atteindre le succès extérieur. Mais elles sont indispensables pour faire de nous un être humain de valeur.

Afin d’être aimé et respecté par nos proches, il n’est pas nécessaire de viser la perfection.

Être humain, c’est accepter nos imperfections, être prêt à commettre des erreurs par loyauté, et finalement accepter d’être vaincu par la vie, car c’est le prix à payer pour aimer les autres.

Arrêter la comparaison

Lorsque l’on se retrouve au sein d’un groupe, même quand c’est la première fois, de manière plus ou moins consciente nous n’arrivons pas à nous empêcher de nous comparer aux autres :

qui a obtenu de meilleurs exploits, qui occupe une meilleure place sociale que la mienne ?

Et qui, au contraire, s’en sort moins bien que moi ?

Selon certains penseurs, ce réflexe de mettre soi-même et les autres dans une case précise au sein d’une hiérarchie sociale est une réaction inévitable pour l’être humain. C’est même une condition indispensable pour l’origine de la civilisation.

Dans cette comparaison incessante, mes actions ou mes résultats n’ont pas de valeur dans l’absolu. Ils ne trouvent leur sens que par rapport aux actions et aux résultats des personnes qui m’entourent.

Est-ce que je peux être fier, ou je dois avoir honte, de mes réalisations ?

Comment ce que j’ai fait, et donc ce qui je suis, est accueilli et respecté par les autres ?

Trouver sa place en dehors d’une hiérarchie

C’est quand nous avons l’impression d’être l’objet du regard scrutateur (et il faut le dire, assez intimidant) des autres, que nous ressentons de manière encore plus forte la sensation de ne pas être suffisants.

Nos objectifs et nos ambitions ne tirent pas leur origine de notre nature la plus profonde. Ils sont en grande partie le reflet des résultats et de la réussite des autres.

Nous ne faisons que nous positionner par rapport à une situation perçue des autres.

Une position de supériorité, si leur succès nous semble supérieur au nôtre, ou d’infériorité dans le cas contraire.

Le risque, dans ce deuxième cas, est de prêter très peu d’attention à la personne concernée. En reliant sa valeur à l’image que nous avons de ses accomplissements, nous risquons de la reléguer rapidement au rang de « peu intéressante ».

Et ce jugement immédiat et tranchant risque de nous couper d’une personne qui cultive des qualités plus discrètes, mais non moins riches.

Cette personne, parfois, c’est nous-mêmes.

Tant que nous restons dans cette optique d’une hiérarchie sociale, et du désir de la gravir, nous pouvons conclure qu’une vie sans succès est à la fois négligeable et inconsistante.

Sortir d’une vision binaire

Mais avec cet état d’esprit, l’alternative tant recherchée, c’est-à-dire rencontrer finalement le succès, ne résout pas les difficultés pour autant.

On se retrouve soudainement isolés, victimes de la jalousie des proches, presque exclus de notre cercle social.

Donc, la seule solution pour un bonheur et un bien-être durables, est de sortir de cette vision binaire du succès ou de l’échec.

C’est là que la recherche du juste milieu, de l’assez bien, trouve tout son intérêt.

Dans nos échanges avec les autres, cela implique de laisser tomber les masques et les postures que nous adoptons habituellement pour nous présenter sous la meilleure lumière possible.

Cela nous aide finalement à être davantage présents lors de l’échange, à observer l’autre avec plus d’attention.

Peu importe son histoire personnelle, l’être humain en face de nous est infiniment plus riche et profond que ce qui peut transparaître de notre interaction avec lui.

Ce qui est visible ne représente qu’une infime partie de sa vraie richesse.

L’étiqueter comme quelqu’un de médiocre, ou même de « star », est forcément réducteur.

Observer les petits gestes quotidiens

Les petits gestes et les microdécisions quotidiennes de cette personne ne sont pas accessibles, donc forcément ne sont pas pris en compte dans notre évaluation.

Et les réussites extraordinaires, qui nous poussent à une évaluation immédiate, peuvent tout aussi bien être trompeuses et cacher d’autres aspects moins accessibles.

Se fier uniquement aux résultats visibles cache forcément les épreuves et les victoires invisibles que toute vie humaine est appelée à traverser.

Toutes ces expériences, pourtant centrales dans la construction de la personne en face de nous, constituent un secret, un mystère.

Si nous parvenons à garder cette réalisation à l’esprit, nous pouvons peut-être rester plus ouverts et curieux vis-à-vis des personnes que nous rencontrons. Nous pouvons suspendre, pendant un moment, notre propension au jugement rapide et sans nuances.

C’est l’un des grands risques de la méritocratie : on ne prête attention qu’aux résultats visibles.

On laisse de côté la gratitude et l’humilité, deux qualités indispensables pour faire le bien.

Et on court le risque d’une erreur encore plus grande : celle de croire que, pour que les choses aient réellement de la valeur, elles doivent être réalisées en autonomie, sans l’aide des autres. Nous risquons de contribuer encore plus au développement de l’individualisme.

Ce qui comporte forcément une vision déformée de la réalité.

Voir au delà des résultats visibles

Les exploits remarquables, les résultats admirables des gagnants, n’auraient pas été possibles sans la contribution discrète, mais tout aussi essentielle, de nombreux hommes et femmes qui resteront dans l’ombre.

Même dans les récits et les personnages de l’histoire, nous sommes attirés par les plus puissants, par les ascensions fulgurantes et les chutes brutales.

Par les victoires et les faillites de quelques grands généraux ou rois.

Mais contrairement à ce récit collectif passionnant, la véritable cause à la base des événements qui ont façonné l’histoire est à rechercher dans le comportement et les décisions des hommes et femmes ordinaires.

Choisir d’embrasser cette vision pourrait nous aider à sortir de la recherche à tout prix du pouvoir et de la réussite.

Cela nous aiderait probablement à cultiver davantage l’estime et la confiance en soi, à soigner le sentiment d’inadéquation et de ne pas être assez, à éviter le ressentiment envers l’endroit où je me trouve, et la personne avec laquelle je vis.

Abandonner la quête de la reconnaissance externe nous aide à laisser derrière nous le sentiment de ne pas être à la hauteur.

On devient alors observateurs, de soi-même ainsi que des autres.

Nous pouvons poursuivre l’excellence dans quelques gestes moins visibles, mais qui nous nourrissent de l’intérieur. Nous pouvons déceler les vertus discrètes des personnes autour de nous, jusqu’alors complètement invisibles.

Des qualités humaines moins apparentes, mais sans doute plus importantes, comme la moralité, le courage, ou l’honnêteté, finissent alors par reprendre leur juste place.

Voilà, tu connais désormais la valeur de l’assez bien, et de l’abandon de la poursuite aveugle de la réussite, d’après le livre « Éloge des vertus minuscules » de Marina van Zuylen.

J’espère que tu as pu te reconnecter, comme moi, à la puissance tranquille de ces petites choses qui façonnent notre quotidien.

La grandeur ne réside pas toujours dans les exploits éclatants, mais souvent dans la beauté discrète de l’ordinaire.

Si tu souhaites continuer à explorer la valeur des choix personnels qui nous éloignent du chemin par défaut suggéré par la société, je t’invite à lire l’article dédié au livre « Le chemin inexploré », de Paul Millerd.


Et toi, as-tu déjà vécu des moments où l' »assez bien » t’a apporté plus de satisfaction que la quête de la perfection ?

Comment peux-tu appliquer cette philosophie dans ta vie dès aujourd’hui ?

N’hésite pas à partager ton expérience et tes réflexions à l’ensemble de la communauté Mind Parachutes en laissant un commentaire !!

Mémorise plus facilement les idées du livre en téléchargeant gratuitement la carte mentale :


VOUS VOULEZ GARDER LA SYNTHÈSE EN IMAGE DE CHAQUE VIDÉO ?

Inscrivez-vous et téléchargez toutes les Mind Cartes !!!

Avec votre inscription vous pourrez télécharger gratuitement la mind carte de toutes les vidéos Mind Parachutes, et vous serez notifié de la publication de chaque nouvelle vidéo.

 

* champ obligatoire
 

Utilisation de vos données : votre adresse mail sera utilisée pour vous informer des nouveaux contenus et vidéos publiés par Mind Parachutes, et de services ou produits de développement personnel. En cliquant ci-dessus pour vous abonner, vous confirmez votre accord à la politique d’utilisation des données sur ce site (cliquez ici pour plus de détail). Vos informations ne seront jamais cedées à des tiers. Vous pouvez vous désinscrire à tout mement en cliquant sur le lien situé à la fin de tout e-mail de Mind Parachutes.