Est-ce que cela t’arrive de penser : j’aimerais bien être plus comme ceci, ou moins comme cela ? J’aimerais être plus extraverti, plus confiant, moins désorganisé ou moins stressé ?
Souhaiter d’avoir une personnalité différente, aspirer à devenir une meilleure personne, c’est une envie qui nous accompagne pratiquement toute notre vie.
Parfois, c’est lié à l’ambition de vouloir atteindre des plus grands objectifs. Parfois, c’est que notre comportement ou notre personnalité actuelle nous font souffrir, et que continuer avec le statu quo devient juste impossible.
Voici une excellente nouvelle : changer de personnalité est possible, à tout âge. Ta personnalité n’est pas une moule dans laquelle tu es tombé à la naissance, et qui va te contraindre pour le reste de ta vie.
Si tu le souhaites, tu peux agir activement et changer même en profondeur ta manière d’être.
En particulier, tu peux agir de manière très concrète sur les 5 traits principaux qui constituent ta personnalité, afin de devenir une version de toi qui te fait envie, qui t’inspire.
C’est ce que je te propose de découvrir dans cet article.
Moi, mais mieux de Olga Khazan
Olga Khazan est journaliste à The Atlantic, où elle explore les sujets liés à la psychologie, à la santé mentale et aux comportements humains. Elle est aussi maman, écrivaine, et, en bonne fille d’immigrés aux Etats-Unis, a toujours pensé qu’une bonne dose d’anxiété pouvait compenser un réseau de connaissances moins développé pour sa propre réussite professionnelle.
Dans son livre « Moi, mais mieux – La science et la promesse du changement de personnalité », elle mène à la fois une enquête scientifique ainsi qu’une expérience personnelle pour comprendre ce qui détermine notre personnalité et surtout, comment nous pouvons la faire évoluer.
A côté des recherches des grands psychologues sur le sujet, elle partage aussi son vécu : ses doutes, ses essais, ses faux pas pour devenir plus extravertie, plus audacieuse, plus alignée avec la personne qu’elle souhaite être. C’est un livre à la fois sincère et inspirant, ancré dans la science et en même temps extrêmement pragmatique.
Améliorer sa personnalité, c’est apprendre à mieux se connaître et à agir en accord avec soi-même et ses valeurs. Il n’est jamais trop tard pour se réinventer.
1. Les cinq grands traits de la personnalité
Il y a un modèle très connu, celui des Big Five, ou les cinq grands traits, qui décrit la personnalité humaine comme la composition entre 5 dimensions :
- L’ouverture à l’expérience, c’est à dire la curiosité intellectuelle, la créativité, le goût pour la nouveauté.
- La conscienciosité, c’est à dire la discipline, l’organisation, la fiabilité.
- L’extraversion, c’est à dire le besoin d’interaction, d’énergie sociale.
- L’agréabilité, c’est à dire la bienveillance, l’empathie, la coopération.
- Le névrosisme c’est à dire la sensibilité au stress et aux émotions négatives.
Bien sûr, ces traits ne sont pas des cases dans lesquelles on rentre, ou pas. Ils représentent plutôt un continuum.
Contrairement à ce qu’on croit, notre personnalité n’est pas une entité fixe, que l’on a hérité génétiquement à la naissance, ou acquis une fois pour toute lors de notre enfance.
Les recherches montrent qu’elle change tout au long de la vie. Le changement se produit qu’on le veuille ou pas, souvent de manière inconsciente.
A titre d’exemple, le fait qu’avec l’âge nous devenons plus sages (plus calmes, plus consciencieux, moins stressés), est prouvé et mesuré scientifiquement.
Parfois, à l’origine d’un changement profond, on peut retrouver des transitions de vie, comme un nouvel emploi, une relation, l’arrivée d’un enfant.
Mais aussi, nous avons la possibilité d’orienter volontairement et à tout moment ce changement de personnalité.
Je te propose de parcourir un par un les Big Five, dans le même ordre suivi par Olga Khazan dans sa propre expérience personnelle, et voir comment tu peux faire pour changer aussi ta personnalité.
1. L’extraversion
L’extraversion n’est pas une question d’aisance ou de timidité, mais de source d’énergie et de vitalité.
Les personnes extraverties sont stimulées et motivées par la présence des autres, tandis que les introvertis rechargent leur énergie dans la solitude et la réflexion.
Être extraverti facilite les relations et le travail en équipe, et se traduit par un plus grand charisme et dynamisme. Portée à l’excès, ce trait de personnalité amène au besoin constant de validation, et à une grande difficulté à vivre les moments de solitude.
Les introvertis, eux, sont plus à l’aise dans les contextes qui demandent de la concentration, de la profondeur et de l’écoute.
Que tu sois une personne extravertie ou introvertie, tu as tout intérêt à multiplier tes contacts sociaux : les recherches scientifiques montrent qu’une vie sociale riche et stimulante est associée à un niveau plus élevé de bonheur (et au passage, une meilleure carrière professionnelle et des revenus plus élevés) même pour les introvertis.
Pour développer son extraversion, pas besoin d’un travail d’introspection. Tout se passe par les comportements que nous adoptons. Par exemple, tu pourrais :
- Chercher proactivement plus d’interactions sociales, en rencontrant des nouvelles personnes, en rejoignant des groupes de discussion, ou tout simplement en invitant plus régulièrement des personnes à la maison.
- Apprendre à mieux interagir avec les autres, par exemple par des cours de communication, de théâtre ou d’improvisation. Ces activités aident às’exprimer spontanément, à réduire le besoin de tout contrôler, et à désamorcer la peur du jugement des autres.
Si pour toi les situations sociales sont source de stress et de tensions, commence par pratiquer la règle des cinq minutes : quand tu te retrouves dans une situation inconfortable, reste au moins 5 minutes avant de partir. Tu n’as pas besoin de faire autre chose que de rester avec l’inconfort.
Avec le temps, tu vas te rendre compte que la gêne initiale va diminuer.
2. Le névrosisme
Le névrosisme mesure la tendance d’une personne à ressentir des émotions négatives comme l’anxiété, la colère ou la tristesse. Il ne s’agit pas simplement d’être « stressé », mais d’une sensibilité émotionnelle plus marquée face aux incertitudes et aux difficultés de la vie.
Avoir un haut niveau de névrosisme peut rendre la vie quotidienne plus éprouvante : inquiétudes, autocritique et peur du jugement occupent souvent notre esprit et nous vident d’énergie.
Comme pour tous les aspects de la nature humaine, ce trait ne présente pas que des désavantages. Il permet aussi d’être plus prudent et prévoyant.
À l’inverse, un faible névrosisme apporte sérénité et stabilité émotionnelle, ce qui rend le quotidien plus facile et léger à vivre. Mais attention : porté à l’extrême, un névrosisme trop faible peut porter à une mauvaise appréciation des risques, et à un manque de vigilance.
Afin d’améliorer sa personnalité, l’objectif n’est pas d’éliminer l’anxiété, mais de la canaliser pour qu’elle devienne un moteur plutôt qu’un frein.
Voici les stratégies le plus souvent recommandées pour réduire son névrosisme :
- Les pratiques de pleine conscience, dont la plus connue est la méditation. Mais de manière moins formelle, nous pouvons entraîner notre attention à se focaliser sur des petites choses : notre respiration, nos sensations corporelles, ou simplement la tâche que nous sommes en train de réaliser, même banale (se laver les dents, ou faire la vaisselle). Entraîner son attention est très efficace pour mieux gérer les émotions difficiles, puisque cela permet de les observer avec plus de recul.
- Et probablement au-dessus de tout, décider d’abandonner le névrosisme : beaucoup de personnes anxieuses voient leur inquiétude comme un mécanisme indispensable pour rester prudentes et éviter les erreurs. Presque une attitude indispensable à la survie. Tant qu’on croit que notre anxiété nous protège, impossible de changer : le premier pas consiste à lâcher prise, et laisser partir ce besoin de contrôle absolu, qui n’est qu’une illusion.
3. L’ouverture à l’expérience
L’ouverture à l’expérience traduit une curiosité intellectuelle, la créativité et le goût pour la nouveauté. Les personnes très ouvertes adorent découvrir, expérimenter et apprendre. Celles qui sont moins ouvertes préfèrent la stabilité, les traditions et les environnements familiers, où elles se sentent en sécurité.
Si on est quelqu’un de très ouvert à l’expérience, nous avons une grande curiosité, créativité et une flexibilité mentale qui facilite l’adaptabilité au changement. Cela favorise les métiers créatifs ou d’innovation, mais elle comporte aussi les risques de dispersion et une difficulté à suivre des règles ou des processus établis.
A l’opposé, une faible ouverture apporte souvent du pragmatisme, le respect des traditions et une certaine stabilité. Mais cela limite beaucoup notre imagination et nous rend moins tolérant aux différences et à la nouveauté.
Afin de développer l’ouverture à l’expérience, tu peux décider de cultiver davantage de curiosité dans ton quotidien :
- Participe à des activités culturelles ou artistiques : un concert, une pièce de théâtre, un atelier d’écriture, un cours de poterie ou une visite à un musée ou une galerie d’art. Ces expériences vont stimuler ta créativité et ta sensibilité.
- Découvre de nouveaux Pays et des nouvelles cultures : à travers les voyages bien sûr, mais aussi sans besoin de bouger de ta ville. La cuisine, les films, la musique, ou même les livres d’une culture différente de la tienne vont élargir ton regard sur le monde et t’aider à voir la valeur dans la différence.
- Des expériences marquantes et de transformation, des moments qui te font sortir de ton cadre habituel. Une excursion en montagne, une retraite silencieuse, ou un défi sportif qui t’obligent à sortir de ta zone de confort représentent des opportunités uniques d’introspection et de dépassement de soi.
Ces explorations, petites ou grandes, ouvrent la porte à la curiosité, à l’empathie et à la tolérance. Elles transforment ta perception du monde, mais aussi la manière dont tu te perçois toi-même.
4. L’agréabilité
L’agréabilité est la capacité de cultiver des relations bienveillantes et harmonieuses. Les personnes très agréables privilégient l’aide et le compromis ; celles qui le sont moins la franchise et la compétition.
Être très agréable rend les interactions fluides et chaleureuses, facilite la coopération et aide à créer des environnements harmonieux. Porté à l’extrême, la tendance à éviter les conflits peut pousser à négliger ses besoins et à s’effacer.
À l’inverse, un faible niveau peut favoriser l’efficacité dans les décisions, mais aussi générer des tensions et des incompréhension qui vont nuire la qualité des relations sur le long terme.
Développer son agréabilité ne veut pas dire devenir gentil à tout prix, mais montrer plus d’attention et de bienveillance envers les autres.
Voici quelques pistes concrètes :
- Adapter ses attentes dans les amitiés : au lieu d’espérer qu’une seule personne (que ce soit notre partenaire ou un ami), réponde à tous nos besoins émotionnels, ce qui est irréaliste, il convient les repartir selon les forces et les intérêts de chacun : un ami pour les discussions profondes, un autre pour les promenades, un troisième pour les visites culturelles.
- Provoquer des échanges plus profonds : au lieu de te limiter à des conversations superficielles, ose poser des questions ouvertes et inattendues à ton interlocuteur. Intéresse-toi à ses émotions et motivations : tu pourras être surpris de ta capacité à créer des connexions profondes et authentique.
- Gérer la colère de façon constructive : ce qui ne veut pas dire la supprimer, mais l’exprimer de manière réfléchie. Par exemple, plutôt que ressasser sans cesse ce qui t’irrite, décide comment améliorer la situation. Et au lieu de garder des « attentes » envers les autres, propose des « objectifs » à la place : puisqu’implicitement ils peuvent ne pas atteints, les objectifs ne vont pas te décevoir.
5. La conscienciosité
La conscienciosité concerne notre capacité à être organisé, discipliné et fiable. C’est le trait de la persévérance et du sens des responsabilités. Les personnes très consciencieuses planifient, respectent leurs engagements et visent l’excellence, tandis que celles qui le sont moins préfèrent la spontanéité et s’adaptent au fil du moment.
Une forte conscienciosité est souvent corrélée au succès et à la réussite professionnelle, puisque les personnes consciencieuses sont efficaces, méticuleuses et inspirent confiance. Cependant, poussée à l’excès, ce trait peut conduire au perfectionnisme, à la rigidité et à l’épuisement.
À l’inverse, un niveau faible de conscienciosité est associé la spontanéité et la flexibilité, mais s’accompagne parfois d’un manque de structure et de constance.
Afin de développer ce trait dans ton quotidien, voici quelques pistes concrètes :
- Commence par des petits gestes : adopte progressivement des actions simples qui renforcent la discipline. Par exemple : range ton bureau et ta chambre avant de te coucher, note trois priorités pour le lendemain, prépare tes vêtements et tes affaires la veille. La répétition quotidienne de ces micro-habitudes va développer ton sens de l’organisation et de la constance.
- Connecte-toi à ton moi futur : visualise avec le plus de détails possibles quelles seraient les conséquences négatives d’accommoder, pendant des mois, voire des années, ta tendance à la procrastination. Et au contraire, visualise de manière très détaillée les résultats incroyables que tu pourras obtenir dans ta vie si tu avances méthodiquement sur ton plan d’action. Cette simple connexion aux conséquences long terme de tes choix d’aujourd’hui vont t’aider à développer ton organisation et ta discipline.
- Trouve une personne conscienscieuse qui t’inspire, ce que l’on appelle un role model en anglais. Qui, dans ton environnement, présente des traits que tu aimerais avoir toi-même ? Observe comment elle fait pour planifier, anticiper, et respecter ses engagements. Face à une situation dans laquelle tu n’es pas à l’aise, demande-toi : que ferait-elle dans ma situation ? A force d’imiter ces traits de personnalités, tu vas finir par les développer.
Voilà, tu connais désormais quels sont les 5 traits qui définissent ta personnalité, ainsi que les stratégies que tu peux utiliser afin de les développer davantage dans ta vie, d’après le livre « Moi, mais mieux » de Olga Khazan.
L’idée ce n’est pas de se transformer dans une personne que l’on n’est pas, mais de laisser s’exprimer une version de nous que nous apprécions particulièrement.
Et toi ? Lequel parmi les 5 traits de personnalité tu aimerais changer en premier?
Quelle stratégie concrète tu pourrais suivre afin d’y arriver ?
Si tu souhaites entreprendre un véritable chemin de croissance et épanouissement personnel, je t’invite à rejoindre le nouvel espace dédié à la communauté Mind Parachutes.
Tu vas y trouver des ressources exclusives et des personnes passionnés qui vont te comprendre et te soutenir.



